Carquefou : une enseignante handicapée contrainte de refuser son poste faute de véhicule adapté

Un parcours scientifique et une volonté mise à l’épreuve

Spécialisée en génétique, Morgane Bunel enseigne les sciences depuis plusieurs années dans les collèges et lycées de Loire-Atlantique. Tétraplégique incomplète depuis l’âge de 18 ans à la suite de complications liées à une malformation d’Arnold-Chiari, elle se déplace en fauteuil roulant. Jusqu’à récemment, un véhicule spécialement aménagé lui permettait de conserver son autonomie et de se rendre dans ses établissements.

Mais la camionnette de 2006, équipée d’une rampe d’accès, d’un siège ergonomique et d’un poste de conduite adapté, est tombée en panne. « Les pièces n’existent plus, elle est irréparable », explique-t-elle. Résultat : impossible d’accepter les affectations proposées dans des établissements non accessibles en transports publics.

Un coût d’adaptation inatteignable sans aide

Le devis pour un nouveau véhicule adapté dépasse 74 000 €, dont plus de 62 000 € de reste à charge. Sans emploi, l’enseignante ne peut obtenir de financement bancaire. Son compagnon, également en fauteuil, ne peut pas la conduire car leurs aménagements diffèrent. « Je me retrouve sur mon canapé, alors que je devrais être en cours », confie-t-elle avec amertume.

Pour contourner l’impasse, le couple a lancé une cagnotte participative sur leetchi.com. En quelques jours, plus de 220 personnes ont contribué. « Si 6 200 personnes donnent 10 €, l’objectif est atteignable », espère-t-elle. Son message résonne à l’approche de la 29e Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, du 17 au 23 novembre.

Son histoire rappelle que l’autonomie reste tributaire d’un matériel coûteux, parfois vital pour conserver un emploi. En 2025, malgré les avancées légales, de nombreuses personnes en fauteuil doivent encore choisir entre mobilité et emploi.