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René Martin, fondateur du Centre de Réalisations et d’Études artistiques (CREA) et figure incontournable de la scène musicale française, fait l’objet d’une enquête menée par Médiacités et La Lettre du musicien. À 75 ans, l’homme dirige encore quatorze festivals, dont La Folle Journée de Nantes et La Roque-d’Anthéron. Les journalistes Thibault Dumas et Pauline Demange-Dilasser décrivent, dans une double publication, une gestion financière contestée et une ambiance de travail jugée toxique.
Des dépenses et une gestion pointées du doigt
L’enquête met en avant une forte porosité entre dépenses professionnelles et personnelles. Exemple cité : 20 000 euros pour la location d’une villa durant quatre semaines de La Roque-d’Anthéron, dont seulement 5 000 auraient été remboursés par René Martin lui-même. Figurent aussi au registre : 505 euros chez un caviste, 271 euros dans un bar à huîtres, 182 euros dans un magasin de vêtements pour enfants ou encore 198 euros pour une nappe mentionnée « pour maison ». Le directeur dément avoir utilisé les fonds du CREA à des fins personnelles et assure que ses pratiques sont conformes.
L’association CREA, au budget annuel de 2 millions d’euros, serait toutefois fragilisée depuis la pandémie de covid. Les salaires témoignent d’un grand écart : environ 11 600 euros bruts mensuels pour René Martin, contre un début de carrière au SMIC pour d’autres employés.
Témoignages d’anciens collaborateurs
Au-delà des finances, l’enquête décrit un climat interne pesant. Plusieurs témoins, anciens et actuels, évoquent des humiliations, une atmosphère colérique et des sollicitations permanentes, y compris le soir ou le week-end. Des collaboratrices dénoncent aussi des « regards appuyés », des « comportements tactiles » et des « remarques salaces ». Certains rapportent même l’exposition à des contenus pornographiques lors de réunions.
René Martin réfute ces accusations, se disant « tombé des nues ». Il rappelle que peu de départs ont eu lieu dans la structure, un argument que des salariés attribuent plutôt à une forme d’emprise. Sa volonté de garder la mainmise sur la direction artistique, sans délégation, est également pointée.
Réactions institutionnelles
Suite aux révélations, un audit externe a été déclenché. Aymeric Seassau, adjoint à la Culture à Nantes, a indiqué que la Ville « ne saurait transiger avec les principes d’exemplarité, de bien-être au travail et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles ». La cheffe du groupe écologiste à la mairie, Marie Vitoux, demande, si les faits sont confirmés, que La Folle Journée mette fin à la collaboration de René Martin.
Le directeur, qui a façonné plusieurs festivals majeurs, reste une figure centrale du milieu musical. « Après moi, le déluge », aurait-il résumé, selon certains témoignages. L’avenir de ces événements semble désormais suspendu aux conclusions de l’audit.
FAQ — La polémique autour de René Martin
Fondateur du CREA, il dirige la programmation artistique de 14 festivals, dont La Folle Journée de Nantes.
Une gestion financière contestée et une ambiance de travail jugée toxique, basée sur une vingtaine de témoignages et 200 documents.
Il dément les accusations, affirme n’avoir « jamais » utilisé l’argent du CREA à titre personnel et se dit surpris des révélations.
Un audit externe a été lancé. La mairie rappelle son exigence d’exemplarité et des élus écologistes demandent la fin de la collaboration si les faits sont confirmés.
L’avenir dépendra des résultats de l’audit et d’une éventuelle réorganisation de la direction artistique.
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