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Le baromètre du tribunal de commerce de Nantes vire au rouge. En 2025, le nombre d’entreprises en difficulté a bondi de plus de 27 % par rapport à l’an dernier. Une hausse inédite, accompagnée d’une progression des licenciements économiques en Loire-Atlantique, alors même que l’Insee anticipe un rebond économique en 2026.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au 17 décembre 2025, le tribunal de commerce de Nantes a enregistré 1 011 procédures collectives. Un seuil jamais atteint jusque-là. « C’est du jamais vu », résume son président, Patrick Darricarrère.
Cette augmentation de 27,3 % concerne principalement des faillites d’entreprises. Certaines structures bénéficient d’un redressement judiciaire, avec un gel des dettes et la poursuite de l’activité, tandis que d’autres sont placées en liquidation. À fin novembre, 629 entreprises avaient déjà cessé définitivement leur activité.
Des conséquences humaines lourdes
Derrière ces procédures se cachent des réalités humaines difficiles. À fin novembre, ces défaillances concernaient 3 330 salariés. Un chiffre auquel s’ajoute un millier de chefs d’entreprise, commerçants et artisans.
Beaucoup d’entre eux ne bénéficient d’aucune protection spécifique. Sans assurance chômage, certains dirigeants se retrouvent sans filet de sécurité. « Ça ne sera pas un joyeux Noël pour tout le monde », constate le président du tribunal.
Licenciements économiques en hausse
La montée des défaillances se répercute logiquement sur l’emploi. À fin septembre 2025, France Travail enregistrait une hausse de près de 8 % des licenciements économiques en Loire-Atlantique, soit 1 255 salariés concernés.
Cette catégorie de demandeurs d’emploi reste toutefois minoritaire parmi l’ensemble des chômeurs. Le taux de chômage départemental s’établit à 5,9 %, loin des niveaux proches de 10 % observés à la fin des années 1990.
Construction, commerce et restauration en première ligne
Tous les secteurs ne sont pas touchés de la même manière. La construction arrive en tête des défaillances, notamment en raison des difficultés du promoteur immobilier Réalités et de plusieurs de ses filiales.
Le second œuvre est également très fragilisé : électriciens, plaquistes, peintres et plombiers subissent de plein fouet le ralentissement de l’activité. La restauration, avec près de 100 entreprises en difficulté, ainsi que le commerce de détail, figurent aussi parmi les secteurs les plus touchés.
L’intelligence artificielle, nouveau facteur de fragilisation
L’intelligence artificielle s’invite également dans l’analyse du tribunal. Des entrepreneurs spécialisés dans la communication ou le développement de sites internet pour les PME subissent la concurrence directe de ces nouveaux outils, dans un contexte économique déjà tendu.
Une réflexion est menée sur l’usage de l’IA au sein même de la juridiction. Une charte éthique est en préparation. Si ces outils peuvent aider, ils ne peuvent en revanche servir à rédiger des jugements. Le président alerte sur les risques d’erreurs et d’« hallucinations », citant des réponses juridiques incorrectes générées par des IA.
Face à cette activité croissante, le tribunal de commerce de Nantes pourra compter sur deux juges supplémentaires. Une réponse institutionnelle à une situation qui marque profondément l’année économique 2025 en Loire-Atlantique.
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