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Longtemps marginalisés, l’art singulier et l’art brut s’invitent au cœur de Nantes à travers une exposition conjointe portée par le passage Sainte-Croix et Le Triphasé. Deux lieux, un même objectif : rendre visible une création libre, hors normes et profondément humaine.
Art singulier et art brut : des définitions volontairement poreuses
Définir précisément l’art singulier et son proche cousin, l’art brut, reste une entreprise délicate. Même leurs théoriciens historiques s’y sont parfois perdus. Aujourd’hui, l’art singulier désigne généralement des œuvres créées en dehors des normes esthétiques, commerciales et académiques.
Il s’agit d’un art instinctif, spontané, souvent autodidacte, qui se développe à l’écart des modes dominantes. Un art libre, mais encore trop souvent invisibilisé par les circuits culturels officiels, comme le souligne le galeriste nantais Franck Moinel.
Une exposition d’envergure entre création contemporaine et œuvres rares
Pour réparer cette mise à l’écart, le passage Sainte-Croix et Le Triphasé ont uni leurs forces. L’exposition rassemble à la fois des créations récentes et des œuvres rares issues de collections privées, offrant un panorama sensible et contrasté de ces expressions artistiques hors cadres.
Parmi les artistes contemporains exposés, le public retrouve avec plaisir l’univers grinçant du Nantais Bernard Briantais. Statuettes, dessins et poupées détournées composent une humanité dégradée et fragile, peuplée de clochards, de clowns tristes et de figures déformées. Une satire oscillant sans cesse entre tendresse et cruauté.
Entre sacré, obsession et jaillissement créatif
Autre regard singulier : celui de Pierre Amourette, qui se définit comme « potier en art populaire ». Ses œuvres revisitent les thèmes religieux avec humour et exubérance : maternités hallucinées, crèches baroques et figures carnavalesques mêlent le sacré et le profane.
Les salles du passage Sainte-Croix consacrées à l’art brut rappellent quant à elles que ce mode d’expression a aussi trouvé ses racines dans les prisons et les instituts psychiatriques. Les portraits obsessionnels de Paul Duhem ou les compositions hiéroglyphiques de Dwight MacIntosh témoignent d’un art sans filtre, né d’une nécessité intérieure.
Mini-jeu IMN — Memory de l’art singulier
Retrouve les paires d’émoticônes inspirées de l’univers de l’art brut et de l’art singulier. Un jeu de mémoire pour prolonger l’expérience de l’exposition.
Informations pratiques
Art brut, art singulier
Du 11 décembre au 28 février
Passage Sainte-Croix, 9 rue de la Bâclerie, Nantes
Le Triphasé, 20 boulevard Guist’hau, Nantes
Entrée libre
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