À Nantes, pourquoi deux lignes de navibus et pas une boucle unique sur la Loire ?

Deux lignes, deux logiques de service

À Nantes, le navibus est bien plus qu’une simple attraction touristique. Il s’agit d’un service public de transport intégré au réseau Tan, géré par la Semitan. Aujourd’hui, deux lignes distinctes assurent la traversée de la Loire :

• N1 : de Trentemoult (Rezé) au Quai de la Fosse, avec une fréquence élevée aux heures de pointe ;
• N2 : entre le Hangar à Bananes (île de Nantes) et le Bas-Chantenay, destinée à la desserte du quartier du Lab et du futur pôle économique de la rive ouest.

Sur le papier, fusionner les deux lignes en une boucle continue – du Hangar à Bananes à Trentemoult, puis jusqu’au Lab – paraît séduisant. Mais la réalité logistique et les besoins quotidiens des usagers professionnels imposent une autre logique.

Un choix dicté par la fréquentation

Chaque ligne répond à un usage spécifique. La N1 transporte principalement les salariés travaillant sur l’île de Nantes ou dans le centre, avec des horaires étendus en semaine et une forte rotation aux heures de pointe. La N2, plus récente, a été pensée pour desservir les pôles de loisirs et d’innovation de la rive ouest, notamment le quartier du Bas-Chantenay en pleine transformation.

Selon la Semitan, regrouper ces dessertes allongerait les temps de trajet et compliquerait la planification des correspondances. « La priorité est donnée à la régularité et à la rapidité des trajets domicile-travail », indique le service de communication du réseau. En d’autres termes, le travailleur passe avant le flâneur – au moins pour le moment.

Un potentiel loisir encore à développer

Le développement d’une boucle complète n’est cependant pas exclu à long terme. La Métropole envisage, dans ses futurs plans de mobilité, une liaison fluviale touristique qui permettrait de relier les quatre escales en continu les week-ends, une fois la fréquentation mieux répartie. Cette solution séduirait les promeneurs souhaitant longer la Loire sans changement, tout en valorisant le fleuve comme axe de déplacement doux et durable.

En attendant, la formule actuelle privilégie la rentabilité et la ponctualité. Les navibus restent gratuits pour les détenteurs d’un titre Tan et offrent déjà une expérience singulière de la ville vue depuis le fleuve.