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Un dossier emblématique jugé à Nantes
Le tribunal judiciaire de Nantes a rendu une décision emblématique dans une affaire d’amiante. Ce dossier révèle les difficultés rencontrées par les familles de dockers pour faire reconnaître les fautes des employeurs. Le tribunal a admis la faute d’un employeur, mais pas celle des sociétés portuaires.
Un docker victime d’un système précaire
L’affaire concernait un docker décédé en 2017 d’un cancer pulmonaire. Sa famille a demandé la reconnaissance de la faute inexcusable de ses anciens employeurs. L’avocat parisien Frédéric Quinquis a plaidé devant le pôle social du tribunal en juin 2025.
L’homme avait travaillé sur le port entre 1986 et 1992, notamment lors du déchargement de cargaisons venues de Russie. À cette époque, les manutentionnaires n’avaient pas de contrat fixe. Ils étaient appelés selon la demande, sans certificat de travail ni fiche de paie précise.
Des témoignages essentiels mais insuffisants
Des collègues ont témoigné pour retracer le parcours du docker. « Les tresses et matelas d’amiante pendaient. Nous absorbions des amas de poussière sans protection », raconte l’un d’eux. Le tribunal a reconnu l’exposition, mais sans preuve d’un lien direct avec les entreprises visées. Il a donc écarté leur responsabilité.
Une condamnation ciblée
En revanche, la société Alstom Shipwork (ancien nom des Chantiers de l’Atlantique) a été condamnée. Le docker y avait travaillé entre 1969 et 1971 comme menuisier naval. Les juges ont estimé que c’est dans ce cadre qu’il avait été contaminé.
L’entreprise doit rembourser le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva) : 99 500 € pour les préjudices personnels et 59 800 € pour les préjudices moraux. « Cette décision permettra d’augmenter la rente de la veuve, calculée jusqu’ici sur 60 % du salaire », précise Me Quinquis.
Un héritage social toujours douloureux
Cette affaire met en lumière les conséquences du statut d’intermittent des dockers. Défendu dans les années 1990, il complique aujourd’hui les démarches des familles. Pour l’avocat, le symbole reste fort : « Chaque kilo d’amiante arrivé en France est passé sur le dos d’un docker. »
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